Dans un contexte où la technologie est en plein essor, plusieurs problématiques comme l’intelligence artificielle et l’utilisation de la CGI ou des effets numériques émergent. Pluto, le nouvel animé à succès de Netflix ne fait pas exception…
Pluto est le fruit de la collaboration entre Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki. Le manga est publié au Japon entre le 9 septembre 2003 et le 5 avril 2009 dans le magazine Big Comic Original, édité par Shogakukan. Cette œuvre de type science-fiction étend l’univers créé par le célèbre mangaka Osamu Tezuka dans Astro Boy, dans la mesure où elle exploite l’arc narratif The Greatest Robot on Earth. En France, le manga est pris en charge par Kana. Sa récente adaptation animée par Netflix qui réunit Genco à la production, Studio M2 à l’animation et la supervision de Tezuka Productions a bien remis de la lumière sur cette création emblématique.
Dans un monde futuriste où les humains et les robots coexistent, le meurtre mystérieux d’un robot militaire nommé Montblanc survient. L’inspecteur Gesicht d’Europol, lui-même robot militaire par le passé, mène l’enquête. Au fil des investigations de Gesicht, le spectateur est plongé dans plusieurs thèmes clés de l’univers d’Urasawa comme l’identité, la nature humaine ou encore la morale. Bref, une aventure dont on sort grandit.
La production de Pluto pose un débat
Cela ne vous aura pas échappé, mais Pluto emploie pas mal de Computer-Generated Imagery (CGI) et d’effets numériques dans ses compositions. S’ils se fondent bien dans notre visionnage, d’autres personnes comme le compte américano/brésilien Sakuga One (analyses techniques de la production d’animés) déplorent dès les premiers trailers des séquences qui éclipsent la beauté et la qualité de l’animation 2D. Ceci par une utilisation jugée mauvaise et contre-productive de ces outils. Après la sortie de l’animé le 26 octobre 2023 sur Netflix, ce dernier dresse le même constat en mentionnant plusieurs scènes.
Visiblement, les propos de Sakuga One ont touché de plein cœur un problème dans la production de Pluto, dans la mesure où un animateur indépendant qui a œuvré sur l’animé a dévoilé un élément qui valide son analyse. Effectivement, il partage sa frustration sur les réseaux sociaux, car la plupart des effets visuels en 2D sur lesquels il a travaillé ont été remplacés par de la CGI sans qu’il le sache. Il déclare : «Après avoir vu la bande-annonce, j’avais un mauvais pressentiment, mais je me demande si cela valait la peine que je le fasse… Ils auraient dû tout faire en CGI dès le début. »
Ce dernier continue en réclamant qu’on lui rende les deux années qu’il a sacrifiées dans la production de l’animé pour laquelle il a refusé divers projets qu’il aurait pu intégrer. Enfin, il termine par une mise en garde en affirmant que « d’autres cas comme celui-ci » pourraient émerger à l’avenir, et que par conséquent il est « important de vérifier à l’avance » ce genre de choses pour éviter les mauvaises surprises.
Vous l’aurez compris, il reste à voir si ce phénomène parviendra à être suffisamment bien encadré, pour protéger le travail de ces personnes impactées par la montée en puissance de la technologie…